Actualités

Actualités Centenaire

La LAICITE, Mme MORGANE RENARD, le Collège François TRUFFAUT d'ARGENTAN

Publié le 18 mars 2022

 Le 9 décembre est le jour anniversaire de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'Etat. Jour de choix pour un moment d'échanges pour valoriser la laïcité. Le président de la SMLH61 a eu le plaisir d’être invité à la manifestation du collège François Truffaut d’Argentan.

Cette manifestation encadrée par les professeurs d’histoire et dirigée de main de « maîtresse » par Morgane Renard, Principale du collège François Truffaut d’Argentan, a bénéficié d’une très belle journée ensoleillée.

Comme toujours il faut remonter à l’étymologie. « Laïc » est un mot d’origine latine lui-même d’origine grecque qui signifie « peuple » « populaire » « commun ». Il a été en vogue dès la révolution de 1789 car il opposait le « peuple », le « tiers état » à la noblesse et au clergé. Les mots sont souvent ambigus car dans l’Eglise catholique, le terme de Laïc a un sens, il définit ceux qui ne sont pas ordonnés mais propagent la parole divine.

Puis vint le siècle des Lumières avec Voltaire, Diderot, l’Encyclopédie qui remettaient en cause tous ces dogmes. Parallèlement venues de Grande Bretagne se greffaient des cellules franc-maçonnes. Celles-ci voulaient penser le monde futur et les liens entre les hommes devenus aussi « citoyens » c’est-à-dire membre de la cité, notion grecque de rassemblement de personnes, dans une ville élargie à un pays de même objectifs, et non « sujets » passifs du roi donc de l’Eglise (l’église est la réunion des fidèles sans notion de bâtiment initialement on le souligne).

 

 

 

Quoiqu’il en soit, le terme de Laïcité a une signification aujourd’hui bien précise. La République qui est la protectrice de la Laïcité, a été victime d’attaques terroristes au nom d’une religion qui se fourvoyait dans ses extrêmes. Que désire la République : pas du tout l’abolition des cultes et sentiments religieux mais que ceux-ci n’interfèrent pas avec la « Chose Publique », la « Res-publica » en latin, « La République » en Français.

Madame Renard a vanté la devise de la République « Liberté, Egalité, Fraternité » qu’elle a agrémenté d’un « sororité » qui a fait sourire avec affection l’assemblée. Le chêne « arbre de la Laïcité » a été planté par des élèves sous les yeux attentifs de la Principale et du Président de la SMLH61.

 

 

 

Jusqu’à la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen tout était simple : Le Roi se faisait oindre d’huile sacrée à Reims, était Roi d’essence divine, catholique depuis Clovis. Le Peuple adhérait à la religion, au pouvoir royal et conjointement au pouvoir des nobles.

 

This is a new Text block. Change the text.

La Déclaration des Droits de Homme et du Citoyen de 1789 dont on prélève deux articles essentiels.
 
Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.

Guizot sous Louis Philippe et Victor Duruy sous le second empire puis sous la 2ème république la Loi Falloux ont décrété une école obligatoire mais pas encore détachée de l’emprise religieuse.

La République s’occupe de la nation (un ensemble de personnes vivant dans un même pays sous les mêmes lois du latin nascere « naître »), de la Patrie (la contrée de ses Pères) et de l’intendance (le prélèvement des impôts pour subvenir aux besoins généraux et aux aides aux plus démunis)


 
Puis la Laïcité a eu, sans prononcer le mot, un impact lors des 8 guerres des religions (entre protestants, huguenots d’un côté et catholiques de l’autre en France. Sur près de cent ans au XVIème siècle près de 10 millions de morts on jonché la terre de France (morts par exécutions sommaires, par famine ou épidémies dues aux mauvaises conditions d’hygiène provoquées par sièges et déplacements de population) sur une population de 20 millions.
 
L’Edit de Nantes, d’Henri IV, (le Roi de la Poule au pot) en avril 1598 (en deux temps à signé à Nantes. Le  document est perdu sauf un exemplaire conservé à Genève. Il est réécrit toujours daté d’avril 1598, cet édit a mis fin à ces guerres entre catholiques et protestants en France. Article (22) XXII. Ordonnons qu'il ne sera fait aucune différence ni distinction, pour le fait de religion, à recevoir les écoliers pour être instruits dans les universités, collèges et écoles, et les malades et pauvres dans les hôpitaux, maladreries et aumônes publiques. Henri IV (4).
 
La Révocation de cet édit par Louis XIV le 16 octobre 1685 à Fontainebleau, (contre l’avis de Mme de Maintenon, pour certains jugée favorable à cette édit), persuadé par les rapports des responsables régionaux, que le protestantisme n’existait plus en France. Cet édit de Fontainebleau provoquera, à la suite des « dragonnades » et de nombreuses vexations sur plus de 20 ans, l’émigration au Pays Bas, Angleterre, Etats-Unis et Suisse de plus de 200 000 des Protestants, départ qui affaiblira le commerce français.
 
L’éducation de Jules Ferry sera obligatoire, laïque et gratuite. Sur ces trois qualificatifs un seul est nouveau : laïc. Gratuit et obligatoire existaient auparavant selon l’ordonnance de Louis XIV du 13 décembre 1698 pour l’école primaire (jusqu’à 14 ans). Obligatoire et gratuite dépendaient de l’Eglise donc de l’archevêché qui pouvait sélectionner en éliminant cependant « les fortes têtes ».
 
1881-1882 LES LOIS JULES FERRY L'école publique, devient gratuite, obligatoire et laïque.
L'éducation morale et religieuse est remplacée par l'éducation morale et civique
 
1905 LOI ARISTIDE BRIAND Les Lois de Jules Ferry sont exemplaires car elles sont laïques, obligatoires et GRATUITES. Elles vont rapidement impliquer Une école normale par département pour former les instituteurs et complètent la structure avec un Ministre de l’Instruction publique dans le gouvernement. Le ministère deviendra celui de l’Education Nationale et perdra sous Giscard d’Estaing le qualificatif de National.
 
Initialement, en 1905, la France a voulu cette séparation de l’Eglise et de l’Etat et de l’enseignement sous la coupe de l’Eglise catholique. Mais elle s’est rendu compte au XXIème siècle que cette notion républicaine était forte pour lutter contre la montée de radicalismes importés.
 
Guizot sous Louis Philippe et Victor Duruy sous le second empire puis sous la 2ème république la Loi Falloux ont décrété une école obligatoire mais encore sous la responsabilité religieuse.
 
LOI DE SEPARATION DES EGLISES ET DE L'ETAT
Article1er
«La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ».
 
2004
loi sur l'interdiction de port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse
dans les écoles publiques
Préambule de la Constitution :
Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.
En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d'outre-mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique.
Article Premier :
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.
Titre Premier de la Souveraineté
Article 2
La langue de la République est le français.
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
L'hymne national est « La Marseillaise ».
La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
La charte de la laïcité rappelle les valeurs fondamentales de l'école de la république: liberté, Egalite, fraternité, on peut y ajouter : laïcité, civilité. Pour finir, Erwan va nous lire des extraits du discours sur la laïcité de Jacques Chirac en 2003.
 
 
 Extraits du discours du président de la République -2003
 
Voilà plus de deux cents ans que la République se construit et se renouvelle en se
fondant sur la liberté, garantie par la primauté de la loi sur les intérêts particuliers, sur
l'égalité des femmes et des hommes, sur l'égalité des chances, des droits, des devoirs,
sur la fraternité entre tous les Français, quelle que soit leur condition ou leur origine.
Dans notre République, chacun est respecté dans ses différences parce que chacun
respecte la loi commune. Partout dans le monde, laFrance est ainsi reconnue comme la
patrie des droits de l'homme.
Tous les enfants de France, quelle que soit leur histoire, quelle que soit leur origine,quelle que soit leur croyance, sont les filles et les fils de la République.
Ils doivent être reconnus comme tels, dans le droit mais surtout dans les faits.
C'est en veillant au respect de cette exigence, c'estpar notre capacité à faire vivre l'égalité des chances  que nous ferons  vivre le principe delaïcité qui est un pilier de notre Constitution. Il exprime notre volonté de vivre ensemble dans le respect,le dialogue et la tolérance.
La laïcité garantit la liberté de conscience. Elle protège la liberté de croire ou de ne pas
croire. Elle assure à chacun la possibilité d'exprimer et de pratiquer sa foi, paisiblement,
librement, sans la menace de se voir imposer d'autres convictions ou d'autres croyances.
Elle permet à des femmes et à des hommes venus de tous les horizons, de toutes les
cultures, d'être protégés dans leurs croyances par la République et ses institutions.
Ouverte et généreuse, elle est le lieu privilégié de la rencontre et de l'échange où chacun
se retrouve pour apporter le meilleur à la communauté nationale. C'est la neutralité de
l'espace public qui permet la coexistence harmonieuse des différentes religions.
Il faut aussi réaffirmer la laïcité à l'école car l'école doit être absolument préservée.
L'école est au premier chef le lieu d'acquisition et de transmission des valeurs que nous
avons en partage. L'instrument par excellence d'enracinement de l'idée républicaine.
L'espace où l'on forme les citoyens de demain à la critique, au dialogue, à la liberté. Où
on leur donne les clés pour s'épanouir et maîtriser leur destin. Où chacun se voit ouvrir
un horizon plus large.
L'école est un sanctuaire républicain que nous devons défendre, pour préserver l'égalité
devant l'acquisition des valeurs et du savoir, l'égalité entre les filles et lesgarçons, la
mixité de tous les enseignements. Pour protéger nos enfants.
Pour que notre jeunesse ne soit pas exposée aux vents mauvais qui divisent, qui
séparent, qui dressent les uns contre les autres.
 
MERCI AUX ELEVES ELUS DU CVC ET DU FSE POUR LEUR ENGAGEMENT ET LEUR PARTICIPATION.
 
Allons planter le chêne de la Laïcité :